"Rose", le premier film d’Aurélie Saada sorti en salles le 8 décembre, raconte l’histoire d’une femme de 78 ans qui vient de perdre son mari. Contre toute attente, sa peine va laisser place à une puissante pulsion de vie, bouleversant l’équilibre familial. Un long-métrage jouissif, qui fait voler en éclats nos idées reçues sur la vieillesse et dont on ressort avec une furieuse envie de vivre !
C’est l’histoire d’une femme dans tous les sens du terme. Epouse, mère, amante, amie… Rose, 78 ans, est tout ça à la fois. A la mort de son mari, tout pour elle va changer. Mais qu’importe son âge, car Rose est pleine de vie.
Révolutions intimes
La "révolution intime"¹ que raconte le film va conduire l’héroïne à des écarts salvateurs : redécouvrir son corps et la puissance du désir à tout âge, oser sortir du statut de veuve endeuillée quitte à choquer, s’embarquer dans des aventures nocturnes et dire "merde" à tous ceux qui aimeraient la cantonner à des seconds rôles, y compris ses proches.
Le film est un tourbillon qui nous emmène de mariage en enterrement, de mort en renaissance, de tablée en tablée, des rires aux larmes puis encore aux rires, d’émotion en émotion. Cette immersion est réjouissante, presque jouissive tant elle nous rappelle qu’il fait bon vivre ! "C’est une ode à la réinvention, une invitation à reprendre sa vie en main pour certains qui étouffent ou se laissent écraser par le poids des étiquettes, des conventions et de la norme sociale"², explique Aure Atika qui incarne Sarah, la fille de Rose.
Ces normes attribuées au genre et bien sûr à l’âge, le film les fait voler en éclats : "il n’y a pas d’âge pour vivre des révolutions intimes", souligne la réalisatrice Aurélie Saada. "C’était chouette, confie-t-elle, de (…) raconter une femme de cet âge-là, qui tout à coup se réapproprie son corps et son désir, qui d’un coup assume de ne pas être juste ce qu’elle imaginait être"³, c’est-à-dire une mère, une grand-mère et une veuve. Joie de voir enfin un film qui non seulement met à l’honneur une femme âgée, mais qui le fait de cette manière !
La joie c’est contagieux
Dans "Rose", on pleure (un peu), on rit (beaucoup), on mange (passionnément). On danse (à la folie). Et on ne s’ennuie jamais ! La musique, composée par Aurélie Saada, nous emporte avec elle. "Chéri Chéri Habibi", "Nos amours heureux" et d’autres titres d’une bande originale à l’image du film : tout en tendresse, en courbes et en finesse.
"Rose", c’est aussi beaucoup d’intelligence à l'œuvre : pour suggérer sans dire, pour donner à voir sans exposer. Françoise Fabian rayonne, dans un rôle qui semble taillé pour elle. Il y a de nos mères, de nos grands-mères, de nos tantes, un peu de soi aussi dans ce personnage si humain qu’elle incarne à l’écran. Est-ce qu’on n’a pas toutes une Rose qui sommeille en nous ?
Le dernier mot du film, "envie", est une invitation adressée à toutes les femmes qui ont un jour pensé à tort que c’était fini, quel que soit leur âge. Aurélie Saada raconte d’ailleurs comment à 30 ans, elle a cru suite à une séparation qu’elle était déjà "vieille, trop vieille"⁴. "Rose" fait mentir le destin, et ça fait du bien ! J’aurais aimé montrer ce film à mes grands-mères quand elles sont devenues veuves. Heureusement, "Rose" existe maintenant et on ne pourra plus compter sans !
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Sources :
¹ Rose, Dossier de presse. https://medias.unifrance.org/medias/12/170/240140/presse/rose-dossier-de-presse-francais.pdf [consulté le 18 décembre 2021].
² Ibid.
³ Aurélie Saada et Aure Atika au micro de Sandrine Sebbane sur Radio RCJ https://www.youtube.com/watch?v=h1NcCBV4eI0 [consulté le 18 décembre 2021].
⁴ Rose, Dossier de presse.
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